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Quelles sont les conséquences de la politique RSE de

l’AFD en matière de politique sociale interne ?

La politique RSE de l’Agence se traduit par des avancées

sociales concrètes. L’ Agence s’est pleinement engagée

en faveur de la parité entre les femmes et les hommes.

Pour la première fois, en 2012, les femmes sont plus

nombreuses que les hommes à l’AFD. Alors qu’il y a dix

ans, seul 18 % de l’encadrement était féminin, un mana-

ger sur quatre aujourd’hui est une femme. Leur nombre

sur le terrain a fortement progressé – de moins de 10 %

en 2002 à presque 25 % aujourd’hui – et nous allons avoir

sept directrices d’agence, et huit directrices adjointes.

Fin 2012, nous avons également signé avec l’ensemble

des partenaires sociaux un accord sur l’intégration des

personnes en situation de handicap. Agréé par la Direc-

tion régionale du travail et de l’emploi, il a déjà débou-

ché sur la création d’une mission handicap et la mise en

place de formations à l’emploi des personnes en situation

de handicap.

L’ AFD a aussi signé une convention de partenariat avec

l’association « Un stage et après » qui accompagne des

collégiens issus de quartiers sensibles dans la recherche

et la préparation de leur stage de 3

e

. Elle accueillera au

moins cinq collégiens par an.

Enfin, l’Agence a renforcé son action en faveur de la

formation continue de son personnel en y consacrant une

part croissante de sa masse salariale (4,4 % fin 2012).

Comment se traduit votre priorité africaine ?

L’ Afrique subsaharienne demeure la principale zone

bénéficiaire de nos financements. En 2012, 34 % de notre

activité (hors Outre-mer) a ciblé le continent. Plus signi-

ficatif encore, l’Afrique a bénéficié des deux tiers de nos

subventions et bonifications d’intérêt. Notre action vise à

accompagner le doublement de la population du conti-

nent et le triplement de sa population urbaine, d’ici à

2050. Il faut renforcer les politiques agricoles pour nour-

rir les deux milliards d’individus que comptera le conti-

nent, et les infrastructures, pour améliorer leur accès

aux services de base comme l’eau ou l’électricité. Nous

mettons aussi l’accent sur l’éducation et sur la santé,

notamment celle des mères. C’est indispensable pour

mieux maîtriser la natalité et améliorer durablement les

conditions de vie des populations les plus pauvres. C’est

notamment dans les pays sahéliens que nous nous atta-

chons tout particulièrement à ces questions.

Où en sont les pays arabes ?

Comme nous nous y attendions, les transitions politiques

et économiques sont longues et appellent une attention

accrue de notre part. Les modèles de croissance doivent

être réorientés vers plus de création d’emplois : le seul

maintien du chômage à son niveau actuel nécessite la

création de 34 millions d’emplois en vingt ans. Un meil-

leur partage des fruits de la croissance entre toutes et

tous est nécessaire. Ces pays doivent aussi réellement

améliorer les conditions de vie des populations. Les

1,2 milliard d’euros de financement que nous avons auto-

risés en 2012 dans les pays du pourtour méditerranéen et

du Moyen-Orient visent à répondre à ces grands enjeux.

Que fait l’Agence dans les pays émergents ?

Ces dix dernières années, l’Agence a été autorisée à inter-

venir dans de nombreux pays : Brésil, Chine, Colombie,

Inde, Indonésie, Mexique, Turquie… Toutefois ces exten-

sions ne se sont pas faites au détriment de nos parte-

naires historiques. Elles sont guidées par trois principes :

ne pas avoir de coût pour l’État français, appuyer des

projets favorisant une croissance verte et solidaire, et

contribuer à la création d’un partenariat économique et

d’expertise avec ces pays.

Dans les pays émergents, nous nous sommes positionnés

sur des problématiques d’intérêt global, en particulier sur

le changement climatique : 70 % de nos financements

dans ces pays doivent avoir un effet positif sur le climat.

Nous contribuons à bâtir un langage commun avec ces

pays demandeurs de l’expérience et des savoir-faire fran-

çais en matière de développement durable.

L’ Agence semble avoir franchi un seuil dans les

Outre-mer…

C’est le cas : alors qu’historiquement notre activité se

situait autour d’un milliard, nous avons atteint 1,5 milliard

d’euros en 2012, grâce au très fort dynamisme de notre

soutien au secteur privé. L’ Agence s’affirme incontesta-

blement comme un des moteurs du développement des

territoires ultramarins. Nos financements représentent

3 % de leur PIB. Nous répondons à environ 40 % des

besoins de financement des collectivités locales. Enfin, au

travers des sept sociétés immobilières d’Outre-mer dont

nous sommes actionnaires, nous représentons la moitié

du parc de logements sociaux.

Quatre ans après le transfert du cofinancement des

initiatives des ONG, quel bilan tirez-vous ?

Il est très positif. Un rapprochement réel s’est effectué

entre les ONG et l’Agence, grâce à un effort partagé

pour mieux se comprendre. L’ AFD a beaucoup travaillé

pour mieux prendre en compte les spécificités des ONG.

Cette convergence était indispensable, pour au moins

trois raisons. La coopération d’État à État n’est pas suffi-

sante car elle ne prend pas nécessairement en compte les

aspirations des peuples ; travailler avec la société civile

permet de coller au plus près aux besoins des popula-

tions. Par ailleurs, les ONG ont la capacité d’agir dans

des contextes d’urgence dans lesquels l’AFD ne peut

intervenir. Enfin, elles sont nos intercesseurs auprès de

nos concitoyens, qui demandent à mieux comprendre les

enjeux du développement.

Au-delà des relations nouées dans le cadre des projets,

pour appuyer les initiatives des ONG sur le terrain ou

leurs actions d’éducation au développement en France,

nous associons la société civile française à l’élabora-

tion de tous nos cadres d’intervention. Avec l’objectif de

doublement de l’aide française transitant par les ONG,

cette relation organique avec les organisations de solida-

rité internationale est amenée à être encore renforcée.

L’AFD s’affirme comme

un acteur responsable de la

solidarité internationale.